रावण rāvaṇ (sanskrit) n. m.
- myth. [Rām.] np. de Rāvaṇa «Hurleur», brahmane fils de Viśravā et de Keśinī, roi-vampire [rākṣasa] de Laṅkā, chef du rakṣas ; par ses pénitences [tapas] il obtint de Brahmā de ne pouvoir être tué ni par les dieux [deva], ni par les génies [gandharva], ni par les trolls [yakṣa], ni par les ogres [rākṣasa] ; Brahmā lui donna 10 têtes [Daśāsya] pour gouverner les 10 directions ; il devint un tyran impie, et voulut dominer l'Univers ; il se rendit au mont Kailāsa pour combattre les yakṣās de son demi-frère aîné Kubera ; il assomma ce dernier, et lui déroba son char volant Puṣpaka ; arrivé près de Śiva, il se moqua de Nandī venu l'arrêter, et qu'il traita de singe, provoquant sa malédiction qu'il périsse par les singes ; il étreignit le mont Kailāsa qu'il fit trembler, espérant le ramener à Laṅkā comme autel pour sa mère agée, et même Pārvatī prit peur ; Śiva avec son orteil lui écrasa les bras pendant 1000 ans, qu'il passa à pleurer et à le supplier ; alors Śiva lui pardonna, lui donna un surcroît de vie et l'épée Candrahāsa ; il rencontra dans les bois la belle Vedavatī, promise à Viṣṇu, vivant en ascète ; il la profana en touchant ses cheveux, et elle se jeta dans le feu en faisant vœu de renaître au tretāyuga comme Sītā pour provoquer sa perte ; il profana le sacrifice du roi Marutta, où étaient invités les dieux, et où officiait Saṃvarta ; les dieux se cachèrent dans les matrices des animaux pour s'abriter ; il combattit ensuite tous les rois ; Purūravā, Gaya, Gādhi, Suratha, Duṣyanta s'avouèrent vaincus ; Anaraṇya, roi d'Ayodhyā, le combattit en vain, et périt en le maudissant d'être vaincu par son descendant Rāma ; Nārada lui remontra que tuer les hommes était indigne de lui, et qu'il devait plutôt se mesurer à Yama ; il descendit dans les enfers combattre Yama, Mṛtyu et leurs hordes de démons tourmenteurs, mais Brahmā s'interposa, car sa parole ne pouvait être mise en doute ; Rāvaṇa alla ensuite à Bhogavatī soumettre les nāgās, puis à Maṇimatī combattre les nivātakavacās, qui firent la paix avec lui après une longue guerre ; il alla ensuite au royaume des eaux combattre l'armée de Varuṇa ; puis il rentra à Laṅkā, enlevant des femmes et pillant tout sur son passage ; il attaqua alors les dieux ; il enleva et viola Rambhā, la plus belle femme du paradis d'Indra, bien qu'épouse de son neveu Nalakūbara ; ce dernier le maudit de ne pouvoir séduire une femme non consentante, sous peine que sa tête éclate en sept morceaux ; son fils Meghanāda soumit Indra, et devint Indrajit ; Prajāpati vint demander clémence, et Indra fut libéré, en contrepartie de l'immunité d'Indrajit ; il combattit Arjuna Kārtavīrya, mais fut fait prisonnier de ses 1000 bras, et ne fut libéré que sur l'intervention de son aîeul Pulastya ; il attaqua le roi des singes Vālī, occupé à ses rites du soir, mais celui-ci le saisit et l'attacha à sa ceinture, en faisant le tour des quatre océans ; puis Vālī le libéra, et l'emmena à Kiṣkindhā où il accepta son offre d'alliance ; lors de l'exil de Rāma à la forêt, grâce à la ruse de Mārīca métamorphosé en daim d'or [hemamṛga] pour éloigner Rāma, Rāvaṇa enleva son épouse Sītā qu'il emmena prisonnière à Laṅkā ; il enferma Śani dans une citerne pour échapper à son influence, mais Hanumān l'en délivra, et d'un regard Śani noircit son palais d'or ; il fut vaincu et tué par Rāma aidé de Hanumān, au terme d'une longue guerre où les singes et les ours étaient leurs alliés ; il a un corps monstrueux, avec dix têtes [Daśagrīva] et vingt bras ; on le représente parfois avec une onzième tête d'âne symbolisant sa folie ; sa première reine est Mandodarī, qui lui donna pour fils Meghanāda-Indrajit, Prahasta, Atikāya et Akṣakumāra